
En avant goût du Festival Explorimages, le Festival de l’Image Nature et d’Aventure programmé du 10 au 15 novembre prochains, a eu lieu une nouvelle « Nuit de l’Aventure »… Initiée par L’AGEFIISA, l’agence Boule d’Energie® et L’oeil du Voyageur (Azur TV), en partenariat avec le Club Alpin français de Nice et l’agence Allibert Trekking, cette soirée du 30 octobre a fait l’événement au près d’un grand nombre d’initiés de la région niçoise…
Episode I
« LUNG » (le souffle), 52 min., 2014.
Réalisation : Leonardo Haertling
Elle a débuté par la projection du film Lung de Leonardo Haertling, une belle leçon de philosophie en provenance du Toit du Monde. Avec simplicité et humanisme, Lung replace les valeurs fondamentales de l’impermanence, de l’égo, de l’amour, de l’ignorance et de la compassion au coeur des problématiques de la société contemporaine.
Lung, le souffle, ce souffle que l’on perçoit dès les premières images du film.
Dans le silence d’un décor démesuré, l’odeur de l’encens se consume librement. Comme ces fumées qui s’échappent dans la nature, le vent souffle dans les drapeaux à prières, laissant s’envoler les prières dans les profondeurs de cette vallée minérale d’altitude.
Au-delà d’une banale leçon de conscience écologique et d’un cours théorique sur la fabrication et l’usage de
l’encens médicinal, Leonardo Haertling interroge sur le devenir
de la culture traditionnelle tibétaine. Reflet de l’histoire d’une lutte, de l’histoire d’un peuple, ce documentaire aux images profondes et silencieuses apporte un témoignage juste et grave sur le déséquilibre des peuples des hautes vallées himalayennes, partagés entre progrès et foi bouddhiste, entre tradition et modernité.
En constante communion avec l’univers et la nature, le peuple tibétain n’est-il pas l’une des premières victimes de ce fragile équilibre ?
Malgré ses nombreuses vertus, la médecine bouddhiste ne connaît pas le remède miracle face aux transformations, tant climatiques que politiques, que le peuple du Toit du Monde observe et subit depuis plus d’un demi siècle. Impuissant, l’Amchi Rigzin se contente de questionner la caméra, avant de consulter une dernière fois la nature où le vent s’engouffre indéfiniment.
Avec un souffle de la même intensité que sur la première image… Lung, éternel recommencement.
Cette mutation perpétuelle de l’univers telle que la décrit la religion bouddhiste. A contre courant de cette idéologie, la théorie de l’impermanence, la perception de l’homme qui vit dans l’ignorance de celle-ci, comme si le changement n’existait pas. Comme si nous étions éternels. Une ignorance qui créé la souffrance existentielle de l’être humain.
Episode II…

« The Birdman of the Karakoram », 60 min., 2010.
Réalisation : Alun Hughes
La soirée s’est poursuivie en haute altitude avec légèreté et humour, en direction de l’un des plus hauts sommets de la planète : le Karakoram au Pakistan, un massif montagneux situé à la frontière de l’Inde et de la Chine.
Racontée par Alun Hughes, The birdman of the Karakoram met du vent dans sa voile, le temps d’une très belle aventure où chaque instant se vit à gorge serrée, emplissant les poumons du spectateur d’une vraie bouffée d’air, doublée d’une bonne dose d’adrénaline.
Une expédition aérienne qui se nourrit de rencontres humaines entretenues au cours des 20 dernières années, depuis les premières tentatives verticales de John Silvester, en tant qu’alpiniste passionné.
Tout au long du film, l’accueil chaleureux réservé par ces peuples vivant dans les régions parmi les plus reculées et les plus hostiles au monde émeut autant que le sourire des enfants gagnés par la passion du vol. Saisissant avec euphorie leurs parapentes réalisés de leurs propres mains, c’est avec de profonds yeux noirs et brillants qu’ils savourent les exploits de John Silvester, leur idole.
Réputé comme l’un des meilleurs pilotes de parapente, John Silvester a fini par échanger son piolet et ses crampons contre un bolide à large envergure, pour sillonner au plus près les sommets qu’il n’a pu atteindre à pied.
Au-delà de la quête de sensations extrêmes et de records d’altitude, en frôlant à tir d’aile les parois les plus vertigineuses et glacées du Pakistan, ce tandem aérien flirte avec les crêtes acérées et les langues gelées des glaciers dans un comique ubuesque.
Sur le fil du rasoir, les deux compères aussi fidèles en aventures que contraires dans leur tempérament et leur façon d’appréhender l’altitude, poussent à l’extrême le record. Entre la passion et la quête obsessionnelle de l’image, The birdman of the Karakoram fait partie de l’un des plus beaux survols en haute montagne…
Ici, on se sent plus que jamais vulnérable, même sous l’aile d’un pionner du parapente en altitude qui maîtrise l’air et la pression atmosphérique autant qu’il joue avec le feu, sa propre vie et celle de son compagnon de vol.
En résultent d’incroyables images, superbes et saisissantes, où le temps semble suspendu, entre rêve et réalité.
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Pour les lecteur encore un peu frileux en matière d’aventure extrême, voici quelques sources d’inspiration vers d’autres aventures, tantôt humaines ou sportives…
https://delautrecotede.com/2014/12/01/festival-explorimages-2014-quand-laventure-flirte-avec-la-nature/
https://delautrecotede.com/2014/06/24/explorimages-pour-une-nuit-estivale-placee-sous-le-signe-de-laventure/
https://delautrecotede.com/2014/04/21/avec-le-festival-du-film-montagne-en-scene-laventure-commence-chez-soi/
https://delautrecotede.com/2014/04/06/explorimages-une-soiree-nature-et-aventure-hommage-en-images-a-la-culture-sud-americaine/
Et à relire, l’article intégral sur Lung de Leonardo Haertling...
https://delautrecotede.com/2015/04/12/lung-du-souffle-de-la-vie-a-la-culture-de-lesprit/
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