Au Burkina-Faso, chez les Mossis, un proverbe dit :
« Ce n’est pas le premier né qui connaît l’éléphant, mais plutôt celui qui est allé en brousse ».
En effet, n’est-ce pas celui qui est sorti de son village, parti à l’aventure, qui connaît véritablement la vie ?
Comment ne pouvais-je pas saisir le sens de ces paroles si simplistes, mais si parfaitement imagées, transcrites selon les règles de la prose des contes africains pour tenter l’expérience ? Pour plier bagages et sortir à mon tour du quotidien ?
Aller vers l’autre, vers l’inconnu et rencontrer son voisin avant même d‘aider son prochain… autant de valeurs essentielles qui constituent l’essence même du voyage et contribuent à son but premier, la RENCONTRE.
Particulièrement incitateur, le thème de l’édition 2013 du Grand Bivouac d’Albertville, « Reprendre la route » remplissait à lui-même son rôle de messager et de déclencheur d’idées pour retourner sur le rail, en me guidant cette fois à travers les paysages automnaux d’une Savoie en pleine effervescence, tant culturellement que socialement.
Par ce voyage, j’allais attiser quelques braises de mon insatiable passion, mais cela par la voix « roots » et populaire, en préférant le bivouac au bord de l’Arly aux hôtels coquets et impersonnels du centre ville miniature de cette commune où l’autoroute vient à sa/ses fins.
Loin de moi, l’image du feu que l’on allume avec un silex siliconé, l’ambiance du Grand Bivouac garantissant nombre d’aventures illustrées ou multimédias aux 4 coins de la Planète dans le confort d’une salle chauffée avec dolby stéréo.
Concrètement, cette initiative guidée par un inconscient passionné n’allait pas non plus me conduire, sur un simple coup de tête, à acheter un billet « Tour du Monde » pour m’envoler dès le lendemain à l’autre bout de la planète.
En effet, au-delà de ce rêve d’enfant matériellement compliqué à concrétiser dans un futur trop proche, cette démarche servirait, dans l’immédiat, à remettre en état de marche mes projets autrefois suspendus, dans le temps et l’espace.
Ou comment cet engagement simple avec billet retour s’apprêtait-il à stimuler le plus profond de mes désirs, de mes centres d‘intérêts et de mes curiosités, à travers une dynamique instructive et constructive ?
Et par quels moyens allais-je choisir d’y accéder ?
Le Rêve étant porteur d’espoir, pourquoi ne pas commencer à faire grandir celui-ci grâce à la simple transmission d’informations et au partage d’humeurs vagabondes ? A la peinture de portraits croisés ? De récits oubliés ?
En guise de GPS, un balisage simple, intuitif pour guider le lecteur, le curieux et pourquoi pas aussi les badauds, d’un univers narratif à un autre, plus pictural, plus coloré et plus spontané.
Derrière ce jeu de pistes sans frontières, à peine dissimulé, un concept éditorial bâti par des expériences vécues et des recherches individuelles, à partager et à découvrir, le tout rehaussé d’une pointe de connaissance en édition et d’un savoir-faire en communication.
Voyager par le seul pouvoir des mots, avec pour fil conducteur, 3 valeurs : Nature, Culture et Aventure…
« De l’autre côté de… », ma foi, c’est tout cela à la fois…
Une façon bien particulière, mais tellement singulière de retourner sur les Chemins du Monde…