Les « Tambores » de Choroni : du son et de « bonnes » vibrations tout en décontraction !

Les « Tambores » de Choroni : du son et de « bonnes » vibrations tout en décontraction !

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Enclavé entre la mer des Caraïbes et une imposante chaîne de montagnes culminant à 2500 mètres, le village de Choroni vit au rythme des percussions africaines.

Hormis les refrains de « reggaeton » qui s’échappent des bus multicolores franchissant la végétation luxuriante du parc national Henri-Pittier, à Choroni, ce sont les tambours qui résonnent jusqu’au petit matin. Ici, la musique est partout.

Petit village de pêcheurs qui n’a pas perdu de son authenticité, Choroni doit aussi sa réputation à son ambiance décontractée nonchalante et bon enfant qui attire hippies, rastas, routards du monde entier, mais aussi grand nombre de jeunes vénézueliens et de familles qui viennent s’y reposer, loin de l’agitation urbaine de la grande mégapole voisine, Maracay.

À Puerto Colombia, le port de Choroni, le caractère festif des Caraïbes s’exprime en toute décontraction, depuis Playa Grande sa grande plage, véritable lieu de sociabilité qui déroule son tapis de sable au pied de grands cocotiers, jusqu’au Malecon, sa promenade en bord de mer où se réunissent les percussionnistes.

Anciennement investi par les esclaves africains venus remplacer les indiens qui ne satisfaisaient pas suffisamment les conquistadors, Choroni a préservé une partie de la culture afro-caribéenne de ses ancêtres, ce qui lui doit une ambiance unique au Vénézuela.

Sous les étoiles et face à la mer, la fête, qui commence généralement en fin d’après-midi sur la plage, rassemble toute la communauté de Puerto Colombia, le temps d’une danse à la limite de la transe, mêlant percussions et improvisation chantée, le tout dans les effluves de guarapita, cette spécialité alcoolisée de Choroni préparée à base de aguardiente (rhum de mauvaise qualité), de fruits de la passion (parchita) et de sucre, à qui on prête des vertus hallucinogènes à condition d’en avoir bu plus de 4 verres !

Les batteurs, assis à cheval sur les troncs, frappent avec force et dextérité sur leurs congas. Les danseurs et danseuses entament à tour de rôle une danse en face à face, un peu comme un capoeiriste entre dans la « roda ». 

Très athlétiques, les hommes à la peau cuivrée enchaînent des mouvements de hanches avec une extrême rapidité et une grande souplesse, provoquant la rencontre avec la femme qui danse en face d’eux lors d’un corps à corps sensuel et engagé.

La sueur au front, les danseurs fournissent un effort intense pour rester dans le rythme des percussions. Formant un cercle autour d’eux, la foule applaudit et encourage les meilleures prouesses résolument reproduites sans aucune pudeur et avec une sensualité !

Du rythme syncopé des tambours à la force de cette danse endiablée jaillit toute l’énergie des Caraïbes, mais aussi de l’Amérique latine. Un continent métissé où la vie, emprise de folie et d’inconscience, semble vécue dans l’infinie de l’instant. Avec farce, exubérance et hédonisme.

Dans le silence de la nuit, les tambours résonnent comme un écho lointain dans cette oasis de liberté et de fête.

Demain, la fête sera finie. Au petit matin, Choroni distillera de nouveau un air de bout du monde où le temps semble être arrêté.

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Plus d’anecdotes et d’informations sur le Vénézuela :

https://delautrecotede.com/2013/12/19/derive-sur-le-rio-caura-a-la-rencontre-du-peuple-amerindien/

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