Le temps d’un bivouac : réminiscences d’un voyage entre terre et mer !

Prendre le large, ne plus poser pied à terre, prendre la mer et embarquer vers d’autres rivages… quand l’été bat son plein, l’envie de changer d’air nous donne des ailes. Si l’on aspire pourtant à s’aménager quelque plage d’oisiveté, le désir d’évasion est plus fort que tout. En portant le regard à l’horizon, sa ligne si parfaitement dessinée nous invite à tous types d’escapades.

L’itinérance au fil de l’eau…

Si elle nous emmène sur les traces des explorateurs d’antan qui ont fait rêver des générations entières d’amateurs, d’initiés ou d’aventuriers en herbe, la navigation fait partie des modes de déplacement qui favorisent ce que l’on nomme plus communément dans notre langage contemporain le « slow tourisme ».

Prendre le temps d’observer, de ressentir, de rencontrer, tout en laissant place à la découverte et à l’imprévu : à l’instar du train, le bateau reste à travers les siècles ce moyen de locomotion qui réussit à nous propulser rapidement loin de tout. Prendre la mer, c’est laisser à terre nos repères. Nos cadres socio-culturels, nos casseroles quotidiennes, nos doutes et nos peurs, nos regrets ou nos remords. En un rien de temps, la mer nous transporte loin du présent, nous garantissant une déconnexion totale, assouvie du poids des trivialités quotidiennes.

Voie de communication et d’échange essentielle dans le commerce et le transport de marchandises, la mer offre un sentiment de liberté où le champ des possibles est infiniment grand.

Dans le nord-ouest de Madagascar, le peuple Sakalava vit au rythme de la pêche. Ici, pirogues à balanciers et boutres glissent avec légèreté sur les eaux cristallines de l’Océan Indien. Les voiles gonflées par la brise et usées par le temps prennent leur envol comme les ailes d’un oiseau qui s’émancipent dans l’immensité des cieux.

Dans ce décor insulaire où tout n’est que superlatif, c’est comme si le temps avait figé le quotidien dans une aquarelle grandeur nature. Suspendus sur la ligne d’horizon, les destriers marins chevauchent les flots en grand nombre, à l’heure du lever de soleil ou à la tombée de la nuit.

Cheveux aux vents, l’air frais des alizés pour rafraîchir son visage irradié par le kaléidoscope de bleus aussi turquoise que transparents de l’Océan, le passager d’un jour se laisse aussitôt séduire par la force et la grâce de sa monture.

Bateau vigoureux chargé d’histoire, le boutre semble tout droit sorti d’un conte des mille et une nuits. Embarquer à  bord de l’un d’entre eux, c’est associer la magie d’un bateau traditionnel à la beauté de la découverte d’une côte inaccessible par la terre.

De l’Inde du sud jusqu’au Yémen, en passant par le Kenya, la Tanzanie, ou les Comores, les boutres sont construits selon des méthodes ancestrales. Sur la côte nord-Ouest de Madagascar, à quelques nœuds seulement de Nosy Be, les charpentiers Sakalava travaillent à ciel ouvert. Le village très animé et accueillant de Baramahamay abrite d’ailleurs un important chantier que l’on peut visiter.

Destinés initialement au transport de marchandises, d’or et d’esclaves, ces solides bateaux très stables sont arborés de deux mats inclinés vers l’avant, ce qui donne à leurs voiles cette forme si singulière.

Aujourd’hui, les boutres transportent essentiellement des produits de la brousse (feuilles de raphia ou de ravinala, poteaux de palétuviers, planches de bois) et des produits alimentaires de première consommation (riz, noix de coco, zébus, poulets, poissons séchés).

Cette nouvelle activité a contribué à l’essor économique de l’île Nosy Be et de la ville de Majunga. Preuve vivante que le boutre n’a jamais eu besoin de démontrer ni son existence ni son utilité !

Le temps d’une croisière avec Alefa, le boutre quitte la plage de Madirokely avec le même esprit, emportant en plus dans sa soute tapis africains, théière en cuivre, vaisselle ciselée et coussins confortables.

Elément indispensable du voyage, une immense toile de coton qui apporte de l’ombre aux passagers durant les heures de navigation. A l’avant du bateau, ce sont les poissons pêchés au cours des plongées qui sèchent à même le pont. A l’arrière, la cuisine à ciel ouvert équipée d’un barbecue fait partie de ces lieux de vie où l’animation ne s’interrompt jamais.

Composée de 6 personnes par défaut – celui-ci ne dépendant pas du nombre de passagers total – l’équipage veille à distiller un certain esprit d’aventure tout au long de la croisière de 4, 6 ou 10 jours pour attiser les rêves d’exotisme et d’exploration.

A bord du Karakory, tout est massif et physique. Chaque manœuvre nécessite l’attention de tous pour manipuler ses épais cordages et une ancre de 1001 lieues. Ces rituels, des gestes répétés et parfaitement maîtrisés, participent à la mise en scène d’un certain art de vivre dans le respect total des traditions et des populations.

En ayant recours au boutre par son usage premier – un mode de déplacement local – Alefa contribue au développement des liens avec les villages isolés disséminés tout au long de la Grande Terre. Les missions menées sur le terrain pour fournir en eau potable les villages de brousse (construction de puits, de fontaines, de lavoirs, etc…) dans le cadre du partenariat entre Alefa et l’association Ranomamy, augmentent la proximité et la qualité des liens avec où sont installés les campements.

Ainsi, comme les pêcheurs, nous prenons la mer le matin, et rejoignons dans l’après-midi la terre pour préparer notre bivouac.

La magie d’un bivouac : du temps pour soi à l’immersion nature

Si la pêche et la plongée sous-marine dans les eaux bleues cristallines garantissent autant de moments de légèreté et d’émerveillement, il n’est à mes yeux de plus bel instant que celui du bivouac.

Une plage de sable blond, un banc de sable blanc ou une cocoteraie ?

C’est d’abord un premier pas hasardeux que nous posons lorsque nous débarquons à terre. Puis, petit à petit, on s’habitue au décor, aux lumières, aux bruits.

 

Chaque soir, et toujours en pleine nature, ce nouveau lieu dévoile ses atouts et ses charmes au fil des heures. Avant de devenir complètement familier. Au point même d’avoir le cœur lourd de le quitter au petit matin.

Mais n’est-ce pas là toute la beauté et la magie de l’itinérance que de faire de chaque instant, si éphémère soit-il, un moment de plénitude absolue ?

D’ailleurs, si cette bulle qui nous berce une soirée et une nuit durant nous aide à nous immerger dans un lieu singulier, un environnement particulier, existe-t-il une chose de plus magique que de se réveiller chaque matin sans savoir ce qui nous attend le soir même ?

Se laisser guider sans avoir à réfléchir à la suite d’un programme, aux événements à venir appartient à ces choses de la vie infiniment agréables.

Dans ce moment insolite on se régale autant du dîner servi à la lueur des lampes à huile que de sa préparation.

Un feu qui crépite, un poisson qui grille, des odeurs de citron vert plongés dans le rhum, puis, quelques accords de guitare alors que les étoiles commencent à scintiller et que l’on entend la nature qui s’éveille, au fur et à mesure où les bruits de l’homme s’assourdissent.

Observer le soleil qui descend sur le campement à la nuit tombée avant d’assister au spectacle interstellaire, lorsque les d’étoiles tapissent en pleine nuit un ciel parfaitement clair, les lumières phosphorescentes des lucioles dans la nature…

Et le clapotis de l’eau omniprésent, toujours apaisant, juste à quelques mètres de soi, du campement et de sa tente plantée à quelques mètres seulement de la plage. Un nid à la fois intime et secret. Cosy et préservé.

Autant de ressentis qui procurent des formes de plaisir multiples pour celui qui sait goûter aux choses simples, au lâcher-prise et à l’instant présent.

Se sentir bien, sans que le lieu importe peu… En Afrique dans l’océan Indien, en Indonésie ou sur l’arc alpin : peu importe le camp de base, le bivouac est un temps de pause et de repos où le temps n’est plus. Et, lorsque le silence parvient à nous transporter dans cet apaisement délectable, vient alors l’heure de lâcher-prise, cet état qui nous porte et nous fait savourer cet instant précieux où tout n’est qu’osmose et harmonie avec les éléments naturels.

A ce moment précis exactement où l’homme et la nature ne font plus qu’un…

Une utopie, une hérésie ? Entre philosophie et art de vivre, et si la Robinsonnade était le nouveau chic bohème de l’aventurier des temps modernes, le luxe du voyageur du XXIème siècle ? On dit que disposer de solitude et de silence tendrait à profiter au bonheur. Qu’il soit individuel ou partagé, l’essentiel n’est-il pas de le cultiver ?

Le bivouac estival n’est pas encore terminé… une belle fin d’été à tous et à toutes, ici ou là !

 

Voyage réalisé avec Alefa un réceptif malgache qui conçoit et organise des croisières uniques dans le Nord-Ouest de Madagascar => https://www.pirogue-madagascar.com/

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