Avec l’avènement de l’été, si on se laissait inspirer par les lumières méditerranéennes pour explorer quelques coins encore secrets, loin de la Grande Plage et ses illustres galets ? Alors que le regard a plutôt tendance à se jeter naturellement dans la Grande Bleue, un coup d’œil dans le vert peut néanmoins nous apporter une bonne dose d’oxygène, tout en nous insufflant quelques idées d’escapades et de visites peu ordinaires !
Odorant et rafraîchissant avec ses cascades, ses forêts et ses lacs, l’arrière-pays niçois n’a rien à envier à son sommet, le Gélas, une cime aérienne qui culmine fièrement du haut de ses 3143 mètres.
Le Parc naturel national du Mercantour, un massif de 1615 km2 étendu d’est en ouest sur 7 vallées et 2 départements et rendu célèbre par sa vallée des Merveilles qui recèle des trésors de biodiversité, mais aussi des peintures rupestres sur des roches polies par les glaciers à plus de 2000 mètres d’altitude, offre aux randonneurs aguerris une traversée de 212 kilomètres en 16 jours.
Et pour ceux qui n’ont pas envie d’y croiser le loup introduit dans le parc en 1992, le nombre de chances de l’apercevoir est bien moindre que celui de croiser sur son chemin chamois, bouquetins, marmottes, aigles ou gypaètes !
Entre mer et sommets, le terrain de jeu pour la découverte et l’aventure reste aussi vaste que diversifié. Malgré un sentiment de déracinement grandissant, j’ai investi pour un jour l’âme et le costume d’un greeter, cet individu local doté d’un goût aiguisé pour le partage et d’une personnalité un brin créative pour présenter de façon insolite et personnelle un coin de sa ville et de ses alentours.
A l’heure à laquelle on flatte les valeurs du tourisme vert, allier l’effort sportif à la découverte des savoir-faire locaux, les superlatifs ont le vent en poupe… alors, manger mieux garantit la qualité, tout en nous gratifiant d’une meilleure conscience écologique !
Aussi, comme tout Français qui souhaite redorer sa réputation d’épicurien, le visiteur curieux qui de passage à Nice commencera par vouloir goûter quelque spécialité locale, avant même de parcourir la Promenade en long et en large du port à l’aéroport et de se perdre dans les ruelles trop fréquentées du Vieux Nice où le touriste tente – non sans danger – de se frayer un chemin entre les étalages de souvenirs provençaux et les vendeurs de confiseries locales.
Tandis que celui qui préfère les lieux historiques réhabilités, se dirigera en matinée près du marché de la Libération dans les quartiers nord de la ville pour y investir la Gare du Sud revenue nouvellement sur la scène niçoise. Désaffectée depuis 1991, ce bâtiment classé monument historique a été transformé en marché couvert au décor vintage rassemble près de 50 échoppes, dont la moitié sont des commerces de bouche.
Mais voilà, l’heure du repas approche et, pour un déjeuner digne d’un grand chef, rien ne vaut une adresse qui a du sens ! C’est pourquoi, je vous convie à quelques pas seulement du Musée d’Art Contemporain, dans les cuisines de Stéphane Chenneveau, un artisan cuisinier membre du Collège culinaire de France et de Elmahdi Mobarik qui vous proposent tous les deux une cuisine inventive et goûteuse dans un cadre bistrot épuré et tendance.
A l’Atelier, on met les petits plats dans les grands pour vous servir uniquement du « fait maison » à base de produits frais. Outre le raffinement et l’originalité des recettes qui revisite le terroir méditerranéen, ici, on prend le temps de goûter. A l’instar d’une cuisine qui mise sur la qualité, l’Atelier ne travaille qu’avec de petits producteurs locaux appartenant à la filière durable.
Au restaurant Le Canon, l’ardoise s’émancipe aussi naturellement au gré des produits saisonniers et des livraisons des producteurs locaux de poissons, fruits, viandes et légumes bio. La réussite d’un plat est avant tout liée à la qualité de ses ingrédients.
Sébastien Perinetti connait tout de leur origine et des méthodes de travail des artisans qui les élèvent ou les cultivent, qu’ils soient viticulteurs, agriculteurs ou producteurs.
Les vins de macération issus de l’agriculture biodynamique proviennent de viticulteurs qui respectent et entretiennent leurs terres avec soin. Riche de ce travail de communion avec la nature, les produits ont forcément le goût et le caractère d’une vigne en bonne santé qui s’est épanouie sous la main d’un passionné.
On retrouve cette fusion autant dans les cuisines de Stéphane Chenneveauou que celle de Elmahdi Mobarik, une démarche qui permet d’encourager à la fois le savoir-faire local que ce rapport entre la cuisine et la terre.
Pour prolonger ce lien privilégié avec la nature, pourquoi ne pas aller marcher ensuite à l’ombre des grands arbres de la ville ? De la Colline du château et sa vue plongeante sur la ville au jardin des arènes de Cimiez, de grandes étendues de pelouses parmi les oliviers au pied d’un amphithéâtre romain en passant par le Parc d’Estienne d’Orves, un îlot de verdure situé en centre-ville sur la colline Saint-Philippe qui abritait auparavant des terres agricoles : Nice propose bien des alternatives aux chaises de sa célèbre Promenade !
Immortalisée par sa grande baie au bleu turquoise de laquelle on peut observer les pointus tirer leurs filets au lever du soleil, Nice ne se résume pas qu’aux plaisirs balnéaires. Culturellement plus enrichissant qu’un atelier de peinture sur galets, la découverte d’un terroir vivace qui fait honneur à ses traditions vous permettra de cautionner une agriculture et une gastronomie durables. Situé à seulement 20 minutes de l’ultra centre de la ville méditerranéenne par excellence, le vignoble de Bellet vous dévoile le secret d’une famille de Savoie préservé depuis 1777. La renommée de son appellation, l’une des plus anciennes A.O.C. (78 ans), a arrosé grand nombre de réceptions et d’événements internationaux.
Culminant sur une colline, la chapelle familiale a été édifiée avec les mêmes pierres blanches de carrière de La Turbie qui ont servi à la construction de la cathédrale, du casino et du musée océanographique de la principauté de Monaco.
Puis, parce ce que les niçois étaient avant tout des montagnards, continuez donc la visite en arpentant les coins nature de la périphérie niçoise où il reste encore bien des traces de l’histoire… Prenez le temps d’emprunter la Route de l’Artisanat d’art ou la Route des villages perchés pour approfondir vos connaissances architecturales et découvrir un patrimoine extrêmement riche !
Mais si vous possédez davantage l’âme d’un sportif que celle d’un archéologue en herbe, n’hésitez pas à vous aventurer sur la Route de la mémoire sportive du vert pays (Levens) ou du Haut-Pays où les nombreux témoins de l’histoire (ponts, viaducs, moulins, Tramway etc…) invitent à l’expérimentation.
La randonnée pédestre sur la route muletière de Levens, un tronçon de l’ancienne « Route du Sel » qui servait autrefois aux caravanes de mulets (jusqu’à 10.000 mulets/an) à acheminer les chargements à destination de l’Italie depuis les salins d’Hyères, offre de réels centres d’intérêts historiques dans un cadre naturel enchanteur (pont médiéval, canal de la Vésubie, etc…).
Après l’effort seulement, autorisez-vous un plongeon dans l’eau fraîche et tonique des vasques aux fonds d’argile de l’Estéron. Cachées au pied du promontoire rocheux de Gilette, ces gorges aux eaux turquoise constituent un havre de fraîcheur idyllique au cœur de l’été. Et si la température tonique de cette rivière de montagne vous a totalement revigoré, poursuivez alors la randonnée jusqu’au Pont médiéval de la Cerise avant de rejoindre le village pour apprécier le spectacle du soleil couchant sur le littoral !
Sauf preuve du contraire, il n’est pas nécessaire de se farder des couleurs du corso niçois pour voir au-delà de la carte postale et s’immerger dans un territoire où tout reste à découvrir pour celui qui sait prendre le temps. Comme une belle façon de dynamiser une image vieillissante, qui pourrait être en décalage avec la réalité, poser un autre regard sur un espace naturel ou culturel, ne permettrait-il pas de lui offrir une nouvelle vie, tout en l’aidant à affirmer son identité pour se démarquer de ses voisins ?
– Informations pratiques –
- Office de Tourisme Métropole Nice Côte d’Azur => https://www.nicetourisme.com/
- Parc National du Mercantour => http://www.mercantour-parcnational.fr/fr
- The French way, tours culturels & gastronomiques => http://www.thefrenchway.fr/fr/
- TO réceptif sur la Côte d’Azur, le Var, la Provence, en Ligurie et en Toscane : https://www.uniontour.it/fr/page-daccueil/
- Les Vignes de Bellet => https://www.chateaudebellet.com/index.php / Visites SUR RÉSERVATION par téléphone au 04 93 37 81 57
ou par mail à contact@chateaudebellet.com
- Restaurant l’Atelier – 17, rue Gioffredo, Nice – 04 93 85 50 74 => https://www.l-atelier-restaurant-nice.com/
- Restaurant Le Canon – 23, rue Meyerbeer, Nice – 07 93 79 24 => http://www.lecanon.fr/?fbclid=IwAR1Rs-UhZy6Nkmg3ikO8qYJnUks0oZtEYdIwQz3YcWCWK4e4-EQU9DHZ4DI
- La campagne au coeur de la ville – Bastide de l’Oliveraie, Cannes => https://www.bastidedeloliveraie.fr/fr/
- Itinéraires de randonnée =>
- Gilette et les gorges de l’Estéron : 5h30 / +774 m / – 772 m / 12,79 km / Difficulté moyenne / boucle https://www.visorando.com/randonnee-circuit-des-trois-cols-a-bormes-les-mimo/#
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- Circuit du Pont du Cros : 3h / +10 m / -390 m / 4 km / Facile https://levens.fr/wp/wp-content/uploads/2017/09/Circuit-randonn%C3%A9e-2018-pont-du-cros.pdf
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- Circuit du Sarse : 4h30 / +690 m / -690 m / 12 km / Randonnée sportive / Boucle https://levens.fr/wp/wp-content/uploads/2017/09/Circuit-randonn%C3%A9e-2018-sarse.pdf
Article rédigé dans le cadre du projet Interreg Marittimo SISTINA financé par le fonds européen de développement région FEDER – http://interreg-maritime.eu/fr/web/sistina/projet